Salon du Livre et de la Presse Jeunesse 2013

Pour ceux et celles qui pensent que livre de jeunesse a ses titres de noblesse, que la littérature de jeunesse n'est pas un "tisane tiède", que le livre de jeunesse ouvre l'esprit à la beauté, à la rencontre, à la réflexion, à l'insubordination à l'humour, aller au salon de Montreuil est sans doute un lieu magniquement approprié pour faire de belles découvertes.

Niurka Règle

Sylvie Vassallo

Créé en 1984 et porté dès le départ par la volonté forte du Conseil général de la Seine-Saint-Denis, le Salon du Livre et de la Presse Jeunesse (SLPJ), aujourd’hui numéro 1 en Europe, peut, à l’aube de ses 30 ans, s’enorgueillir d’une trajectoire exemplaire. Le point avec Sylvie Vassallo, sa directrice.

Il fallait une certaine dose d’intuition pour soutenir le projet d’un salon du livre jeunesse, imaginé au départ par les centres de loisirs de la ville se remémore Sylvie Vassallo. En 1984 en effet, le livre jeunesse est surtout synonyme de Petit Chaperon Rouge et Cendrillon. Mais, les Claude Ponti, Nadja et Grégoire Solotareff sont déjà à l’œuvre et la Belle au Bois Dormant en train de se réveiller… Salués par un succès public immédiat, ces grands auteurs vont dépoussiérer le genre et ouvrir une large brèche où s’engouffrent aussitôt auteurs, illustrateurs et éditeurs. La voie est ouverte.

Longtemps sous tente devant la mairie, le salon a pris ses quartiers depuis 2001 dans la halle Paris Est Montreuil. De 50 éditeurs, il est passé aujourd’hui à 350. Rendez-vous incontournable des professionnels du secteur, il jouit d’un succès public impressionnant : 160 000 visiteurs dont 40% issus de Seine-Saint-Denis et 30 000 enfants dans le cadre scolaire et des centres de loisirs. Rendant possible cette initiative, le Département est toujours le premier soutien et financeur du Salon.

Les clés du succès

Lié à l’essor d’un secteur de l’édition bien plus riche, créatif et exigeant qu’on ne l’imagine souvent comme le souligne Sylvie Vassallo, le Salon a su nourrir et développer des propositions qui, au-delà des stands et des traditionnelles signatures, font sa vraie dynamique. Plus de 700 rencontres rythment les 6 jours du Salon, des ateliers autour du livre pour enfants de tous âges, aux conférences et débats les plus pointus sur les évolutions du secteur. De 7 à 77 ans, du visiteur venu faire ses cadeaux de Noël au professionnel le plus aguerri, tout le monde y trouve son compte, dans une atmosphère sympathique et conviviale. Sans oublier les temps véritablement événementiels : les fameuses Pépites, prix récompensant un ouvrage dans chacun des 8 genres littéraires (roman, album, documentaire, création numérique, livre d’art, BD…) et l’exposition en sous-sol.

Le Salon sans le Salon

Arrivée elle-même en 1999, Sylvie Vassallo, économiste de formation avant d’embrasser le métier de bibliothécaire, commence par y développer le secteur du numérique. Deux ans plus tard, elle prend la direction du SLPJ. L’année suivante, des malles thématiques de livres, aujourd’hui au nombre de 17, circulent toute l’année dans les écoles, bibliothèques, centres associatifs et sociaux. Mobilisé dans le cadre des dispositifs départementaux « In Situ », la « Culture et l’Art au Collège » ou « Figure Libre », le SLPJ coordonne des parcours et résidences autour du livre dans les collèges et centre sociaux. En partenariat avec la CAF et les tissus associatifs, le SLPJ est aussi à l’initiative de nombreuses actions inédites et transversales comme « Des livres à soi », visant à se rapprocher des populations les plus éloignées de la lecture. Expositions, tablettes XXL, juke-box faisant découvrir aux ados de nouveaux auteurs, animations autour du livre… toute l’année un intense programme se déploie, touchant pas loin de 50 000 personnes dans tout le département. Il faut aller au-devant des gens, créer le déclic mais aussi former ceux qui vont se faire les porte-parole du livre martèle Sylvie Vassallo. Un objectif rempli via « L’école du Livre de Jeunesse » qui propose des formations mettant en relation des familles avec des professionnels de l’éducation, de la petite enfance, du champ social ou des loisirs.

Véritable cheval de bataille, le souci d’accompagner les publics vers la lecture n’est pas mis entre parenthèses lorsque les feux des projecteurs se focalisent sur le Salon. Gratuité d’accès pour tous les séquano-dionysiens, chèque de 8 euros pour l’achat d’un livre remis à l’entrée à chaque adolescent, parcours « une famille, un livre », don de livres… Des actions concrètes se poursuivent dans le bouillonnement d’un voyage où la création et l’imaginaire prennent le dessus sur la réalité.

Découvrez la présentation du salon en vidéo :

Conférence de presse : Salon du livre et de la... par Seine-Saint-Denis