Billy se bile

 

Billy se bile, Anthony Browne – Kaléidoscope

Ouvrir un livre d’Anthony Browne c’est entrer dans un univers proche de l’enfance et de ses interrogations. C’est aussi pénétrer dans un univers très personnel, tant sur la manière de mener le récit que dans les images au graphisme toujours référencé.

Ici, Bily est petit garçon qui se fait facilement de la bile, aidé en cela par une imagination débordante. Le soir, surtout, lorsqu’il se retrouve seul dans sa chambre, il imagine des choses effrayantes : des chaussures qui marchent seules, sur le tapis, des oiseaux géants, des chapeaux qui volent au-dessus de sa tête…

Il se confie à papa et à maman qui le rassurent, mais Bily se fait toujours de la bile jusqu’au jour où il parle de ses frayeurs à sa grand-mère. Celle-ci lui confie une petite poupée de bois.  Place-la sous ton oreiller, lui dit-elle, c’est une poupée-tracas qui va prendre ton tracas et tu dormiras tranquille. C’est ce que fit Bily ; En effet, il dormit tranquille. Mais une nuit, il se fit de la bile pour la poupée-tracas qui, la pauvre, devait bien souffrir avec tous ses tracas. Et de nouveau la nuit était faite de cauchemars.

Cependant, Bily, décida de confectionner des poupées-tracas pour sa poupée tracas et pour toutes les poupées tracas. Aussi se sentit-il rassuré.

C’est une histoire qui fut inspirée par une tradition guatémaltèque pour rassurer les enfants la nuit, pendant leur sommeil.

Anthony Browne nous offre là un  album magnifique. Chaque image s’inscrit dans un cadre où on voit l’enfant passer de vives émotions à un sommeil apaisé. Des couleurs sombres et froides, on passe à la fin de l’album à des tons plein de douceur rehaussés par les couleurs éclatantes des poupées-tracas.

Les références à Magritte,  le peintre fétiche d’Anthony Browne, joue avec humour sur l’évocation de la peur de l’enfant.

C’est un album au dessin, à la typographie et à la mise en page tout à fait remarquables.

Très réussi.

A recommander dès 4 ans