Le rapetissement de Treeborn
Le rapetissement de Treeborn, Florence Parry Heide, illustré par Edward Gorey -éditions Attila
Une
histoire kafkaenne d’un garçon qui rapetisse au fil des jours.
Phénomène surprenant. Bien plus surprenant, encore, du fait que les
adultes, autour de lui, ne s’en inquiètent guère, et tout juste s’ils
s’en aperçoivent.
L’enfant
est livré, seul, face à cette situation inquiétante : jusqu’où
rapetissera-t-il ? Jusqu’à sa disparition totale. ? Et tout est devenu
si inconfortable : monter sur une chaise ou dans le bus scolaire,
poster une lettre ou boire au robinet.
Ce
qui est le plus étrange, c’est l’indifférence des adultes. La mère
obsédée par le ménage, le père par son travail, l’institutrice ne
prenant pas en compte cette situation inédite.
Un
jour, cependant, l’enfant trouve sous le lit, un jeu, au titre
prometteur : “Le grand jeu qui fait grandir les enfants”. Il s’agissait
de faire avancer des pions. A chaque pas, Treeborn grandissait.
Un matin, au petit déjeuner, il dit à sa mère : Regarde, j’ai retrouvé ma taille. ma taille normale.
Mais, le soir, après avoir regardé la télévision, Treeborn se voyant dans le miroir, s’aperçoit qu’il est devenu tout vert.
“Je crois que je ne vais en parler à personne, se dit-il. Si je n’en parle pas, les gens ne remarqueront rien”
Une fable sur les craintes enfantines, sur l'indifférence des adultes et la peur de grandir.
Les illustrations, à la plume, d’Edward Gorey, sont d'une grande finesse et accompagnent si bien ce texte magnifique et fascinant.
Quel plaisir de pouvoir, enfin, avoir entre les mains ce grand classique de la littérature anglo-saxonne, surtout avec cette qualité éditoriale.
A recommander pour tous dès 8 ans
Niurka Règle